Pourquoi ne pas géolocaliser ses photos Instagram

01/09/2021

Quand je poste de jolies photos dans mon feed ou en story, on me demande souvent "c'est où ?!". Une question à laquelle je ne donne jamais de réponse précise, souvent au grand regret de mon interlocuteur, mais tant pis, c'est une question d'éthique personnelle.

Voici mes raisons, et pourquoi je vous invite à en faire autant.

La montagne est un sanctuaire : elle est riche d'une faune, d'une flore, et d'un écosystème unique et fragile. Elle est sensible au dérangement et à la surfréquentation. L'avènement des réseaux sociaux permet le partage d'informations de façon massive, et participe à faire connaitre de nombreux endroits jusqu'alors confidentiels. 

Par ailleurs, de nombreux sites se sont vus dégradés par des personnes peu scrupuleuses : déchets abandonnés dans la nature, feux pourtant interdits, dérangement des animaux, drones, piétinement de la flore etc. Pour preuve, le parc naturel de la Chartreuse vient d'interdire les bivouacs, faute à de trop nombreuses incivilités. Même sans le vouloir, nous pouvons dégrader ces lieux, en étant simplement trop nombreux. 

Et les exemples ne manquent pas ! Je pense notamment au Lago di Braies en Italie. Le hashtag correspondant à été utilisé plus de 394 000 fois à ce jour. Pour y être allée, il y avait déjà une quarantaine de photographes au lever du jour, tous massés sur le même point de vue. 

Plus près de chez nous, le célèbre lac blanc à Chamonix accueille plus de mille personnes par jour l'été… une folie ! Un "amour" de la nature, qui ne lui fait pas du bien. On dirait que l'émerveillement devant la nature passe au second plan, derrière la course aux likes et les check-list de lieux populaires à cocher.

Je vous invite donc, à ne pas participer à faire connaitre vos endroits en évitant de les localiser, la nature ne vous en sera que reconnaissante ! 

Et puis soyons honnêtes, nous préférons être tranquilles plutôt que de se retrouver parmi des cohortes de photographes et de randonneurs ; c'est plus agréable non ? 

© 2024 Emilie Gendreau, photographe basée en Haute-Savoie
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